Bigflo & Oli

La Vraie Vie
Premiers mots du deuxième album, faut pas que j'me rate Faut qu'je.. Putain merde ! Merde ! *essoufflements* Premiers mots du deuxième album, la page est raturée L'âme est saturée, j'ai carburé pour m'assurer de... Non, y a trop de gens qui comptent sur nous (ok) Premiers mots du deuxième album, toujours avec mon frère On était venu en paix, et on revient en guerre On a touché le ciel, cette fois on touche le soleil On a ouvert nos cœurs, donc ouvre grand tes oreilles J'ai croisé des démons, avec leurs belles toisons Ils voulaient prendre mon talent, le transformer en poison J'ai dit "non", alors ils ont reculé Puis j'ai rappé un texte et la lumière, les a brûlés L'amour que j'ai pour mon frère est toujours vainqueur Même la mort ne pourrait le stopper Car s'il meurt, je l'aurai toujours dans mon cœur Et il me tardera de partir pour le rejoindre, de l'autre côté Dans ce milieu j'ai été très déçu, j'te l'dis tout d'suite Comme la fois où Orelsan nous a refusé l'feat Pourtant il sait combien on l'aime Allez, sans rancune, mais un peu quand même Alors j'ai écrit, jusqu'à en être mort le soir Pour que mon rappeur préféré un jour s'en morde les doigts SongtexteJ'ai, enfilé ma blouse pour me protéger d'la bouse Au fait, j'représente toujours Toulouse Le rap français est choqué, il pensait pas nous trouver là On m'écoute en Suisse, en Belgique, à la Réunion, à Nouméa J'fais le plus bel art, j'rentre dans le nexus J'tire dans le plexus, j'suis l'nec plus ultra J'investis à long termes J'arrache le cœur des adversaires pour les donner comme offrande à mon frère On s'en cogne des commentaires J'te jure que par rapport à celui-là, notre premier album c'est d'la merde Du rap, j'en ai bouffé, j'te jure j'ai tout fait Quand les chiffres sont sortis j'ai cru qu'ces fils de putes allaient s'étouffer Non je sais j'vous taquine J'vois l'reflet de la fierté d'mes proches dans mon disque de platine Donc, lève ton V en l'air, si t'es visionnaire Le jour où on sera milliardaire, vous serez tous millionnaires Toujours là pour nous aider Génération j'achète l'album mais j'ai même pas de quoi écouter l'CD Mais y'a encore de l'espoir, c'est ça qu'ils veulent prouver Mes fans, c'est ma famille, c'est ma force j'veux les couver Ils nous ont soutenu, quand on était au plus bas Pourtant je sais qu'un jour, ils seront plus là Eh oui bandit, les p'tits ont grandi Maintenant on a d'la barbe on est plus si gentils On va durer, peu importe les barrières On a acheté des pelles, pour enterrer vos carrières Eh les mecs, arrêtez d'vous battre et d'comparer vos muscles Arrêtez un peu d'être fiers d'être qu'une bande d'incultes Et les filles, vous êtes pas qu'une paire de seins et un cul Arrêtez de danser sur des musiques qui vous insultent, et... C'est inévitable Comment je te kick ça C'est inimitable C'est du véritable son, oui, oui, il m'est vital Jusqu'à la victoire Ce n'est pas qu'une passion, non Comme un match amical, soutien médical; J'suis en méditation Je navigue dans la nuit, je débite, je dévie; pas d'invitation Dans ma case j'encaisse et j'entasse des tout petits bouts d'rimes Pas en face, j'déteste, j'efface toutes leurs filouteries Toujours pas de chaîne en or autour du cou, pourtant... j'pourrais acheter la bijouterie Petit tu t'écartes, avec tes gars tu vas à l'écart Ne joue pas au poker avec moi dans ma manche j'ai toutes les cartes Faut qu'tu t'écales, regarde : Sous tes pieds j'ai mis du C4 On s'croise un de ces quatre t'es pas cap' de kicker comme je kick ouais t'es insacquable Bigflo et Oli toujours insécable, pas comme le KitKat On débite, on évade, on fait le spectacle On prend du biff, tu prends des baffes; appelle un psychiatre Mais dire mon flow mes rimes sont trop crédibles, toujours impeccables C'est pour cette mère qui galère avec son crédit Pour ce petit qui ne veut pas de l'avenir qu'on lui prédit Pour ceux qui ont perdu leur taf, qui se sentent écartés Pour les enfants dans les hôpitaux, qui rêvent de s'échapper Cet album c'est pour ces "au-revoir", ces "je t'aime" qu'on a pas dit Pour toutes les fois où on a pas pu remplir le caddie Pour nos amis, nos familles, nos amours et nos morts Mais surtout pour ceux qui y croient encore Bientôt j'arrête, bientôt j'reviens au pays J'en ai marre de les voir se vanter, médire Bientôt je les enlève, bientôt j'retire le treillis Bientôt j'retourne à la vraie vie Ha, ha, ha, ha La vraie vie hein ? Ha, ha, ha, ha J'me revois au fond de la salle, la basse qui déforme le torse Le crépitement des flashs, la foule qui ressent l'effort On y a mis les tripes, on est presque devenu tarés J'entends la voix d'mon frère qui m'dit : "Défonce tout si un jour j'arrête" Des milliers d'têtes, des salles complètes de Marseille à Verdun Dans ce tourbillon j'ai pas eu l'temps de pleurer la mort de certains ! Quand je m'amuse, j'culpabilise Un fou me gueule dans ma tête il m'dit qu'le disque ne se fera pas tout seul Putain de système scolaire, j'gobe plus leurs histoires Ils m'ont tellement traité de faible que j'ai failli y croire Tu t'rends compte ? Moi, le petit joufflu de l'école de la rue du Taur J'devenais le plus jeune rappeur d'Europe à être disque d'or Peur de devenir un connard, de faire partie de ces pitres Tu sais ces stars qui se plaignent pour des photos et nous voient comme des chiffres J'ai refusé des chèque parce que j'avais la flemme Dans mes textes, je disais : "Aime ta mère" et j'faisais pleurer la mienne Mais quel con j'étais quand j'y pense J'pensais qu'à mes belles baskets, j'voulais faire partie de la deuxième France Pas les sous pour une canette, j'en étais presque fou Et je m'imaginais que les riches étaient bien plus heureux que nous J'm'étais trompé, j'ai fait le tour de la France et de la question J'ai vu des p'tits plein d'rêves et des gamines en manque d'affection Faut que j'pète le score ouais faire de la thune c'est tentant J'sais pas si j'aurai un tube, j'arrive pas à faire semblant Mes proches essaient d'me préparer au pire Bienveillants ils m'disent : "Le rap ça dure pas toute une vie, une carrière c'est rapide" Quand ils sont en studio, ils ont le regard vide Ils savent tous que si ça marche pas, moi j'me suicide ! Je veux rire à m'en déchirer les abdos Brûler nos complexes et nos vielles pulsions d'ados J'te compte masquer nos peurs derrière des insultes sans mentir Assumer ses pleurs, parait qu'c'est ça grandir T'imagines la gueule de ma mère si l'album flop ? Imagine le silence et la honte devant tous mes potes Imagine moi sans l'rap avec mon crâne, mes bras ballants Imagine si j'vous avais pas, hein ? Si j'avais pas d'talent À 3 ans des tuyaux dans l'nez j'ai dit non au cimetière La faucheuse m'a dit : "J'te laisse une chance si tu casses tout avec ton frère" J'ai signé l'contrat, avant de partir en roue libre Mais je stress, je sais qu'elle m'attend en coulisse Mon cher hip-hop, t'es décevant Ils sortent un album tous les six mois, je sors un classique tous les deux ans Et j'ai une équipe en or, hardcore Si tu m'enlèves mon cœur, moi j'respire encore J'évacue mes fractures et chacune de mes ratures Mature faut que j'assure, quand mes lacunes saturent J'vise la lune et j'évacue mes peurs L'écriture de ma plume comme armure J'rappe avec le cœur, j'fais pas ça pour m'acheter une voiture J'ai croisé ceux dans la galère qui m'auraient tout donné Dîné avec des millionnaires qui m'ont même pas payé l'café Que mon frère et que la chance m'accompagne J'vous ferai signe, si on arrive en haut de la montagne De l'autre côté du miroir, j'voulais devenir quelqu'un On a cru en notre histoire, on a forcé l'destin J'ai failli m'perdre dans l'superficiel et l'paraître Et j'ai pris l'temps d'écouter, d'regarder par la fenêtre Cet album c'est pour le petit, qui s'ennuie en bas des tours C'est pour ces vieux en manque d'amour, qui comptent les jours Pour les passionnés, les p'tits rappeurs de ma ville Pour mon meilleur pote qui a peur, qui sait pas quoi faire de sa vie C'est pour les pas sur du tout, bouffés par le doute Pour les timides, qui font demi-tour avant un rendez-vous C'est pour les pas musclés, les complexés qui vivent quand même Ceux qui ont jamais pris l'avion mais veulent la villa sur la mer J'te promets pas les grands discours qu'on aime entendre Moi j'ai pas d'mensonges ou de rêves à te vendre Pas d'retouches, pas de paillettes pour être précis Moi, j'te rappe juste, la vraie vie Aus Songtexte Mania