Jacques Bertin

Brassensienne
Aux écuries du ciel, il y a de vieilles rosses Honorées pour s'être fait, par fidélité A leur devoir d'état, emmerder par les gosses Pendant des pastis longuement démesurés La carne, c'est ça, son travail : être patiente Et puis les carnes sont un ordre régulier Et derrière l'usine à gaz, elles attendent Le cocher, l'année cinquante, les coups de fouet Elles allaient à une allure conventuelle Hochant la tête comme à versets et répons Le cocher cuvant du chagrin dans sa nacelle Les carnes, c'est vraiment mais un boulot très con Donc, Dieu voulut que la souffrance et le courage Et tout ce temps perdu qu'elles faisaient passer En le tirant si lourd sur les pavés sans âge Permissent à certaines laides haridelles D'entrer tout droit au fond des écuries du ciel Et les éternités qu'elles y ont fait passer sont pour elles ! Donc, Dieu voulut que la souffrance et le courage Et tout ce temps perdu qu'elles faisaient passer En le tirant si lourd sur les pavés sans âge Permissent à certaines laides haridelles D'entrer tout droit au fond des écuries du ciel Et le cocher, sans rien saisir, a passé la ligne avec elles Aus Songtexte Mania