Marc Seberg

Erope
Comme dans un film noir: un homme dans une gare. La caméra s'éloigne le long des voies ferrées. Retour vers l'homme, un train l'emmène, un fondu enchaîné sur un visage ridé : une vieille dame se maquille, dissimule ses rides. Si le film est muet tout se lit dans les gestes de son double, plus jeune, tiraillé d'Est en Ouest. Elle semble vouloir se décrocher mais disparaît dans la poussière. Un plancher de musée s'écroule sous le poids des trésors d'autrefois. Pieds et poings liés les cités se succèdent pieds et poings liés le film s'accélère jusqu'au point de rencontre de la ligne de sa main et la ligne de mire trop précise d'un prochain lendemain... Où commence la mort lente. SongtexteAmsterdam et Bruxelles seul, le souvenir de Brel, et Berlin, rien de plus qu'un nouveau zoo humain. Redescendu vers Prague et sa soeur Budapest, et les suicides en masse, et l'odeur de la peste. Vienne(nt) mes espoirs déçus au goût amer. Rome ! J'ai pris le premier train ai-je eu tort ou raison ? Et les fêtes latines qui n'en finissaient plus le premier train, qu'importe la destination ! A travers les pays de pluie les longs tunnels de l'exil les quatorze stations d'un périple sans exit. Pieds et poings liés les cités se succèdent pieds et poings liés le film s'accélère jusqu'au point de rencontre de la ligne de sa main et la ligne de mire trop précise d'un prochain lendemain... Où s'endorment les rêves. Aus Songtexte Mania